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août 29, 2016

Aller au-delà du Quartet

Le rapport qui a été publié récemment par le Quartet du Moyen-Orient – composé des États-Unis, la Russie, l’Union Européenne, et l’Organisation des Nations Unies – est une étape positive. Le rapport réitère l’importance de parvenir à un accord de paix entre Israël et les Palestiniens sur la base d’une solution bi-étatique. Peut-être plus important, le rapport se termine par une observation sans équivoque qu’à moins que des progrès importants et tangibles vers la paix soient faits, le statu quo va inévitablement conduire à une nouvelle détérioration dans les relations israélo-palestiniennes et potentiellement un regain de violence à grande échelle entre les deux parties.

Selon le rapport, il y a trois éléments qui actuellement aggravent la fragilité des affaires: le premier est d’abord la violence en cours (quoique sporadiques); le deuxième est l’expansion continue et la légalisation des colonies; et le troisième est l’accumulation illicite d’armes, en particulier par le Hamas.

Pour inverser ces tendances, le Quartet recommande qu’aucune action unilatérale ne devrait être prise par les deux parties – par exemple, l’annexion de plus de territoires par Israël, ou de nouvelles tentatives des Palestiniens à «internationaliser» la résolution du conflit – et que les deux parties démontre l’engagement sincère de parvenir à une solution bi-étatique.

Le Quartet appelle également à mettre fin à l’incitation, cesser l’expansion des colonies, s’abstenir des «actes de provocation», et de favoriser un «climat de tolérance», et bien que tous sont nécessaires, le rapport ne fournit aucunes nouvelles idées, et il n’établit aucune structure qui pourrait conduire à une solution durable au conflit israélo-palestinien.

Néanmoins, le rapport du Quartet est important à ramener le conflit israélo-palestinien à l’attention de la communauté internationale, en insistant sur la nécessité d’entamer des négociations sérieuses pour parvenir à un accord et avertissant que, sinon, ils subiront tous deux des conséquences désastreuses.

Cela dit, pendant que le Quartet reconnaît la situation désastreuse au Moyen-Orient aujourd’hui, il ne tient pas compte de la réalité sur le terrain et la dimension psychologique du conflit israélo-palestinien, qui a entravé et continue d’entraver tout progrès.

En effet, compte tenu de la relation venimeuse entre Israël et les Palestiniens, il ne permet pas la mise en œuvre de toute initiative de paix, soit unilatéralement, soit par la participation internationale. Par conséquent, la situation sur le terrain doit d’abord changer pour créer un environnement favorable pour les deux parties de faire les concessions nécessaires.

En conséquence, ni Israël ni les Palestiniens ne sont en mesure, même s’ils étaient disposés, à faire les compromis nécessaires dans l’atmosphère actuelle. Ils ont et continuent de défier les appels répétés par le Quartet et les États-Unis pour résoudre le conflit, et ils ont ignoré de nombreuses résolutions du Conseil de Sécurité «UNSC» (y compris 242 et 338), qui a appelé Israël et les Palestiniens à résoudre leur conflit sur la base d’une solution bi-étatique.

À cette fin, je crois fermement que toute négociation future doit être précédée d’un processus de réconciliation afin de répondre à trois questions essentielles: la méfiance mutuelle, les inquiétudes sur la sécurité, et l’illusion que l’autre partie peut avoir tout au détriment complet de l’autre.

Bien que le rapport du Quartet mentionne brièvement l’importance de l’Initiative de Paix Arabe (IPA), à mon avis, l’IPA ne doit pas être considérée comme un simple dispositif pour diriger le processus de négociation, mais plutôt comme le cadre central pour parvenir à une paix globale.

Il y a un certain nombre de faits qui distinguent l’IPA de tout autre cadre pour la paix: premièrement, elle est originaire des Etats arabes (dirigée par l’Arabie Saoudite), auxquels ils se rapportent, plutôt que de l’extérieur de la région, comme le fait le Quartet, qui n’a pas de représentation arabe.

Deuxièmement, l’IPA fournit toutes les parties au conflit – y compris le Hamas et Israël, qui ne l’ont pas embrassé pour l’instant – plusieurs dénominateurs communs sur lesquels ils sont d’accord, mais ils ne les ont pas, pour des raisons stratégiques, accepté publiquement, y compris les réfugiés palestiniens, la sécurité nationale, la disposition des colonies, et l’avenir de Jérusalem.

Troisièmement, l’IPA offre un cadre réaliste pour un accord de paix entre Israël et les Palestiniens dans le cadre d’une paix israélo-arabe globale que les deux côtés désirent.

Enfin, il est important de noter à cet égard que l’IPA n’a pas été offerte sur une base à prendre ou à laisser, comme on l’a dépeint au public israélien. Toutes les questions conflictuelles font l’objet d’une négociation entre les deux parties s’il y a une véritable intention par les deux parties à parvenir à un accord.

À cet égard, je crois que l’initiative de la France de reprendre les négociations israélo-palestiniennes est d’une importance cruciale. La France cherche d’adopter une approche différente pour résoudre le conflit, et envisage le cadre de l’IPA à cette fin.

Je maintiens toutefois que l’initiative française doit accorder une attention particulière à la nécessité de préparer psychologiquement les deux parties à travers un processus de réconciliation (interaction personnes-à-personnes) avant la reprise des négociations formelles pour améliorer considérablement les chances de réussir.

Il n’y a pas de doute, dans aucune circonstance, que le processus de paix est devenu de plus en plus intraitable au cours de la dernière décennie et continuera à se détériorer et potentiellement conduire à une conflagration majeure qu’aucune des parties ne veut, mais elles font peu pour l’éviter.

La conférence internationale de la France, qui aura lieu vers la fin de l’automne suivie de la première conférence qui a eu lieu le 3 Juin, va certainement générer une plus grande impulsion pour reprendre les négociations de paix. Il doit, cependant, offrir des mécanismes internationaux en commençant par le processus de réconciliation qui pourrait potentiellement conduire à une paix israélo-palestinienne complète.

Le conflit israélo-palestinien a atteint un point de saturation qui est lié à exploser. Toute voix qui soulève l’attention de la communauté internationale pour éviter une catastrophe en cours de réalisation est la bienvenue.

Il est temps d’agir, et en ce sens, le Quartet a apporté sa contribution. Il doit maintenant être traduit dans un cadre viable, que l’IPA seulement peut fournir.

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